''Afin que prospère la musique et que s'accroisse la renommée de notre nation'' : Henrich Schütz (1585-1672) : conscience identitaire allemande et patriotisme culturel entre musique et littérature
Auteur / Autrice : | Elisabeth Rothmund |
Direction : | Jean-Marie Valentin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études germaniques |
Date : | Soutenance en 1994 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
Au-delà de son importante production dans le domaine de la musique vocale sacrée, Henrich Schutz (1585-1672), qui fut pendant un demi-siècle maitre de chapelle à la cour de l'électeur de Saxe, joua également un grand rôle à la charnière de la musique - profane- et de la littérature allemandes. Il s'assura la collaboration de grands auteurs, notamment celle du poète et théoricien silésien Martin Opitz, pour tenter d'implanter et de développer en Allemagne, sur des textes en langue allemande, les genres de musique vocale qui faisaient le succès des musiciens italiens : le madrigal et l'opéra. Malgré le relatif échec de ces tentatives, imputable à des facteurs tant inhérents au projet lui-même (notamment d'ordre littéraire) que conjoncturels (historiques, politiques et sociologiques), elles apparaissent comme l'expression d'une conscience identitaire allemande particulièrement développée. C'est pourtant moins dans l'évolution de la musique vocale allemande que dans celui de la littérature que les influences de ce patriotisme culturel, résultant d'un travail de réflexion interdisciplinaire, affirmé sans agressivité et visant uniquement à faire rattraper à l’Allemagne son retard sur les nations voisines, furent le plus sensibles.