Fin de Rome, fin du monde ? L'évolution des conceptions eschatologiques de la fin de Rome de Marc Aurèle à Anastase
Auteur / Autrice : | Bernard Fauvarque |
Direction : | Michel Rouche |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1994 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Résumé
L'apocalypse, et, plus généralement, les textes eschatologiques ont pris beaucoup d'importance au cours des crises que connut le monde romain à partir du règne de Marc Aurèle. Leur contenu anti-romain fut cependant progressivement gommé par l'église à la recherche d'un rapprochement avec l'état romain. La conversion de l'empire au christianisme et la ''renovatio imperii'' marquée par la fondation d'une ''nouvelle Rome'' en Orient accentuèrent le mouvement : le nouvel état apparut très vite comme le lieu préalable à l'accomplissement des espérances eschatologiques. Néanmoins, des prédictions de différente nature et plus ou moins pessimistes continuèrent de circuler, reprises à leur compte (dans des intentions différentes) à la fois par la réaction païenne, les courants hétérodoxes et même par le mouvement monastique hostile à une église devenue trop installée dans le ''siècle''. Les invasions barbares du Ve siècle furent largement perçues comme des signes annonçant la fin des temps, et ce, malgré la dédramatisation opérée par saint Augustin. L'interprétation eschatologique et millénariste des faits fut pourtant à l'origine d'une vision plus positive du ''barbare''. C'est cette dernière qui déboucha à terme sur la naissance d'un nouveau royaume chrétien (le royaume des francs) édifié sur les ruines mêmes de l'ancien Empire romain d'occident.