Auteur / Autrice : | Michel Grimberg |
Direction : | Jean-Marie Valentin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études germaniques |
Date : | Soutenance en 1994 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Résumé
Notre étude n'est pas un travail de traductologie; c'est une histoire de la discussion poétologique allemande sur la comédie française du XVIIIe siècle. Elle s'appuie sur les pièces françaises choisies par les traducteurs allemands et sur un corpus de 137 préfaces rédigées par ces derniers à l'occasion de la publication de leurs traductions. Le nombre important de comédies traduites (près de 500, plus de 120 auteurs, 1300 éditions différentes) nous a obligé à opérer une sélection. Ainsi, nous insistons plus particulièrement sur les comédies préfacées, sans négliger cependant les œuvres qui, traduites à de très nombreuses reprises, ont également marque les esprits. Nous fondons nos analyses sur la théorie des transferts culturels. Les traductions de comédies françaises ont principalement servi sans un premier temps (1694-1724) à légitimer le genre comique; puis, dans une seconde phase (1725-1759), les récepteurs allemands ont peu à peu élaboré une référence culturelle française qu'ils ont utilisée comme modèle et base de réflexion pour créer une comédie régulière allemande; enfin, dans une dernière période (1760-1799), les pièces françaises furent avant tout traduites pour enrichir les répertoires des théâtres du Saint-Empire. Cependant, si chacune de ces trois fonctions exercées par les comédies françaises (légitimation du genre comique, construction d'une référence culturelle, enrichissement des répertoires) caractérise plus particulièrement une grande phase de l'histoire de la réception, il ne faut pas oublier que les deux autres fonctions sont également présentes, mais dans une mesure moindre, à toutes les étapes.