Éthique et finitude dans la pensée de Fichte
Auteur / Autrice : | Stéphane Audonnet |
Direction : | Alain Renaut |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 1995 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
A l'ombre imposante projetée d'un côté par la critique kantienne de la raison pratique, de l'autre côté par les célèbres objections hégéliennes à la ''vision morale du monde'' de Kant et de Fichte, le ''système de l'éthique'', publié par ce dernier en 1798, reste largement méconnu et négligé. Dessinant une morale du devoir-être à l'infini, il constitue le point culminant du système de la liberté et de l'intersubjectivité que Fichte s'est employé à produire durant toute la période où il enseignait à Iéna. Il s'agit essentiellement dans ce travail, de montrer d'abord que la fondation transcendantale fichtéenne de l'éthique reforme profondément - voire révolutionné - sa fondation kantienne. Elle rétablit en effet la pertinence, que Kant avait jugé devoir exclure, d'un principe fondamental de la raison pratique comme principe matériel, et non seulement forme. Le criticisme éthique semble s'en trouver mieux à même de résister a l'objection hégélienne, qu'ainsi il devance, du formalisme et d'une solution de continuité avec l'éthique concrète. Il faut ensuite évaluer, pour une éventuelle réactivation de l'option fichtéenne par-delà le débat historique, dans quelle mesure cette éthique du devoir-être à l'infini n'en reste pas moins une éthique de la finitude - échappant en particulier, mais pas seulement, à l'objection hégélienne d'un ''mauvais infini'' -, aussi bien dans le moment, déjà évoqué, de sa fondation transcendantale, que dans celui de son développement systématique.