La théorie de la connaissance de Jakob Friedrich Fries
Auteur / Autrice : | Christian Bonnet |
Direction : | Jacques Bouveresse |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 1994 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Résumé
Bien que se réclamant de Kant, le philosophe allemand Jakob Friedrich Fries(1773-1843) conteste la justification que ce dernier a cru pouvoir donner de nos connaissances métaphysiques dans sa ''déduction transcendantale''. Il a été, aux yeux de Fries, victime d'un ''préjugé du transcendantal'' lui-même hérité du ''préjugé de la preuve'' (ou croyance dogmatique en la possibilité de donner une preuve logique de toutes nos connaissances). La déduction transcendantale bien comprise doit être une déduction psychologique ou anthropologique. La théorie friesienne est-elle pour autant psychologiste? Non, si du moins l'on prend soin de distinguer contenu et objet de la critique de la raison : montrer qu'un jugement a son fondement dans une connaissance a priori ne signifie pas que la procédure par laquelle on le montre soit elle-même une connaissance a priori. Notre connaissance est soit médiate (jugements) soit immédiate. Cette connaissance immédiate peut elle-même être soit intuitive (perception), soit non intuitive (connaissance immédiate inconsciente de notre raison). La déduction subjective friesienne entend justifier nos jugements métaphysiques en les rapportant à la connaissance immédiate de notre raison. Quant à la validité de cette dernière elle est à l'abri du doute: de la procède la confiance en soi de notre raison qui est, chez Fries, le ''principe transcendantal'' suprême. Contemporaine de l'idéalisme allemand, l'œuvre de Fries est loin d'avoir eu la réception qu'elle méritait, malgré le regain d'intérêt suscite au début de notre siècle grâce aux travaux de Léonard Nelson. Le présent travail comporte un volume d'annexes constitue d'un aperçu historique et de la traduction de deux textes de Fries: l'essai sur les rapports de la psychologie empirique à la métaphysique (1798) et les éléments de logique (1811).