Les premiers poèmes en prose : généalogie d'un genre dans la première moitié du dix-neuvième siècle français
Auteur / Autrice : | Nathalie Vincent-Munnia |
Direction : | Laudyce Rétat |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 1994 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L'expression ''poème en prose'' ne naît pas au 19e siècle : tout au long du 18e siècle, elle sert à caractériser une prose qui peut acquérir un statut poètique, parallèlement au vers, lequel ne détermine plus dès lors systématiquement ni exclusivement l'existence de la poésie. Mais, dans les premières décennies du 19e, la reconnaissance de cette poésie en prose étant plus définitive, la prose peut s'élaborer plus spécifiquement en poème (au sens moderne du terme, non plus au sens classique et analogique d'''ouvrage de style poétique'' ou d'''épopée en prose''). Elle suscite alors un nouveau type de poeticité, abandonnant les normes prédéfinies, qui rendent impossible toute définition systématique et modélisante du genre. Ce type de poétique inédit ne trouve son actualisation que dans l'activité de reconnaissance du lecteur. Le poème en prose est par conséquent dépendant de sa réception -problématique au début du 19e. Les auteurs de ces premiers poèmes en prose (L. De Cailleux, A. Rabbe, A. Bertrand, X. Forneret, M. De Guérin, J. Lefebre-Deumier) font en outre de ce nouvel instrument poétique le moyen en même temps que l'objet d'une quête poétique d'un nouvel ordre. Le poème en prose acquiert ainsi une valeur exploratoire et expérimentale. Initiateur de nouveaux types de poéticité, il élabore aussi des processus de réflexivité poétique (de réflexion du poétique par lui-même et sur lui-même), qui détermineront les évolutions ultérieures de la poésie