Troubles mnésiques et attentionnels dans la démence de type Alzheimer et la démence de type frontal
Auteur / Autrice : | Florence Pasquier |
Direction : | Pierre Leconte |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance en 1994 |
Etablissement(s) : | Lille 3 |
Mots clés
Résumé
Les travaux neuropsychologiques sur la démence de type Alzheimer (DTA) sont caractérisés par une grande variabilité des résultats. La principale cause invoquée est l'hétérogénéité de la maladie établie dans tous les domaines. Un autre facteur de confusion pourrait être l'inclusion dans les groupes étudiés de démences d'autre nature, la certitude étiologique ne reposant que sur des critères histologiques. L'accent a été mis récemment sur la fréquence des démences de type frontal (DTF) majoritairement liées à une dégénérescence non spécifique ou, moins souvent, à une maladie de Pick et n'ayant donc pas les caractéristiques histochimiques de la maladie d'Alzheimer. Ces DTF étaient jusqu'à présent souvent confondues avec les DTA. Ce travail compare les performances mnésiques et attentionnelles de patients DTA et DTF similaires quant à l'âge, au sexe, au niveau d'études et à la sévérité de la maladie. Les diagnostics de DTA et de DTF reposent sur les critères de démence générative primaire et sur des bases cliniques neurologiques , gérontopsychiatriques, neuropsychologiques et d'imagerie fonctionnelle. Deux sous-types ont été isolés au sein des DTA : DTA-P ayant une symptomatologie pariétale et DTA-F ayant une symptomatologie pariétale et frontale. Les résultats montrent que les DTF et les DTA ont des troubles de mémoire de travail : empans faibles, sensibilité à l'interférence au test de Brown-Peterson. Les DTA ont des troubles d'encodage sémantique, de stockage et de récupération. La faiblesse des scores en rappel libre des DTF, équivalente à celle des DTA, est essentiellement due à un déficit de stratégies de récupération. Les performances en mémoire implicite des DTF sont meilleures que celles des DTA. L'évocation en mémoire sémantique est déficiente dans les deux groupes mais touche davantage les fluences catégorielles que littérales dans la DTA. Le phénomène d'alerte a été observé chez les DTA mais pas chez les DTF. La présence d'un signal avertisseur dans la même modalité que le stimulus-cible provoque même un allongement paradoxal du temps de réaction chez les DTF. L'attention sélective n'est pas atteinte de façon identique dans les deux groupes. Aucune différence significative n'a été observée entre DTA-P et DTA-F. Cette étude montre qu'il est possible de différencier les profils cognitifs des DTA et des DTF contrairement à ceux de sous-types de DTA ce qui peut contribuer à établir des diagnostics plus sûrs et donc des groupes plus homogènes de patients