Les chants ''zafindraony'' du Sud-Betsileo (Madagascar)
Auteur / Autrice : | François Noiret |
Direction : | Pierre Vérin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études africaines |
Date : | Soutenance en 1994 |
Etablissement(s) : | Paris, INALCO |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La province du Betsileo est célèbre dans toute l'île de Madagascar pour ses chants zafindraony. Création populaire qui s'opère sans contrôle clérical, ces chants chrétiens reflètent l'histoire culturelle et sociale régionale depuis un siècle. La thèse consacre d'abord cinq chapitres à l'histoire du genre zafindraony : à sa naissance (I), à son expression actuelle (II), à son inscription dans le système littéraire betsileo dont il est issu (III), à sa situation contrastée dans la société duelle d'aujourd'hui (IV et V). La seconde partie, écriture, analyse 180 chants recueillis dans leur contexte. La démarche est en partie ethnologique, en partie littéraire, la performance permettant de saisir le jeu de l'oralité. Le corpus est organisé en fonction des critères de l'oral traditionnel et de l'écrit (importé). Tandis que le courant protestant, attaché à l'écrit, refuse la narrativité au profit de la prière et de la sagesse, l'action de quelques missionnaires jésuites (H. Dubois) a libéré chez les catholiques un puissant courant de création de récits chantés (surtout bibliques) où l'oralité cherche à se reconstituer - particulièrement dans les chants de la mort et de la résurrection du grand héros Rajeso (Jésus) Le ressort commun de ces tantara (histoires) est dans la force de l'aina, le flux vital malgache, que traduisent l'émulation des groupes rivaux, l'alternance des choeurs et des voix, la thématique des récits (renversements de situations, sacrifices, combats) et les circonstances de leur exécution (joutes de chants, veillées, funérailles°. L'ensemble vise au anatra qui est le ''conseil'' où s'expriment en termes chrétiens les visées traditionnelles de la sagesse malgache : intégration socio-cosmique de l'individu et maintien de la cohésion sociale (fihavanana). Authentique fruit malgache de la rencontre des cultures, ces chants montrent que ''chanter, au Betsileo, c'est vaincre la mort. ''