L'ordre démocratique : les fondements pratiques d'une politique de masse de type démocratique
Auteur / Autrice : | Dominique Reynié |
Direction : | Jean Leca |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance en 1994 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La thèse prend comme point de départ une question simple et fondamentale : comment produire de l'obéissance et de la légitimité, c'est-a-dire de l'ordre public, dans une communauté politique comprenant un très grand nombre de gouvernés ? Si l'on distingue habituellement la politique <moderne> de la politique <antique> à partir de discours et de valeurs, on oublie trop souvent que la politique <moderne> se distingue de la politique <antique> par des pratiques que génèrent un fait objectif incontournable * la politique moderne est une politique de masse. Cette recherche présente la formation de la politique démocratique comme une solution pratique au problème de l'obéissance du grand nombre des gouvernés. L'autorité démocratique y est étudiée d'un double point de vue : 1- comme autorité reposant sur un consentement à l'obéissance. Il n'y a pas d'autre alternative à la politique de la répression qu'une politique de la légitimité. Celle-ci implique de la part des gouvernés un droit de juger les actes publics de gouvernement et de la part des gouvernants une obligation de justification. C’est sur cette base que se mettra en place l'espace public démocratique du XVIe au XXe siècle. 2- comme autorité reposant sur un impératif d'ordre public. En même temps, ainsi que toute autorité, l'autorité démocratique n'échappe pas à l'impératif de l'ordre public. Celui-ci est d'autant plus nécessaire que le nombre des sujets est plus grand et d'autant plus problématique que le droit d'opiner est reconnu aux gouvernes. La politique démocratique devra donc imaginer des formes de participation non productrices de perturbations.