Archéologie de l'habitat protohistorique : quelques points méthodologiques (historiographie et épistémologie) examinés à partir de la fouille d'une agglomération de la périphérie massaliète
Auteur / Autrice : | Philippe Boissinot |
Direction : | Jean Guilaine |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Archéologie |
Date : | Soutenance en 1994 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
En voulant ecrire une monographie sur un site pre et protohistorique de la peripherie massaliete, le baou-roux, l'auteur s'est interroge sur le statut des processus interpretatifs generalement mis en oeuvre dans l'etude de ces sites archeologiques proches du monde historique (grec) mais dont les habitants ne s'expriment pas avec l'ecriture> en placant les questions interpretatives en premier, renvoyant a une deuxieme partie constituee d'effets de connaissance (au sens de passeron), on a oppose d'un cote ce qui pose probleme, qui est construction avec nos modeles culturels et qui ne peut faire l'objet de preuve (au sens de popper), avec d'un autre cote, un domaine de connaissance cumulatif genere a partir d'un accord dans la communaute archeologique (typologies du mobilier et des structures, approche stratigraphique). En reprenant les bases d'une semiologie des traces archeologiques et en introduisant le concept de lieu propre (de certeau), on demontre que ce qui est donne dans d'autres sciences sociales mieux informees telles que l'histoire, la sociologie et l'ethnologie ne peut faire l'objet que de presomptions lorsque seules les fouilles permettent d'apprenhender les pratiques humaines ; ainsi en est-il des concepts de maison, de territoire ou de culture en pre et protohistoire. A partir de la, c'est l'ensemble des liens entre l'archeologie et les autres sciences humaines qui est reconsidere, de meme que la nature d'une ethnoarcheologie et le domaine d'une protohistoire. Puisqu'il est un terrain mine de presomptions, l'habitat n'est pas un lieu qui s'apprehende aussi facilement que l'on croit, comme plus de deux millenaires de developpements historiographiques, de jeux entre les textes et les traces, pouvaient le laisser soupconner.