La phrase poétique de Blaise Cendrars : structures syntaxiques et figures du discours
Auteur / Autrice : | Francis Boder |
Direction : | Jean Foyard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 1994 |
Etablissement(s) : | Dijon |
Mots clés
Résumé
Chez Cendrars, le lien entre le vécu et l'écrit est particulièrement fort. Deux expériences peuvent être considérées comme l'''étymon spirituel'' de l'écriture : la vision effrayante de la grande ''idole cubique'', une vision du désir, et la vision du grouillement absurde de la vie, qui s'impose comme une vision de la réalité. Au-delà des empreintes reconnues, Cendrars se forge très tôt son propre ''instrument''. Celui-ci est caractérisé par le rejet de toute convention et par une ambition sans bornes. Cette ambition se révèle dans l'invention de la phrase ''orbiculaire'', qui vise à faire, en une seule pensée, le tour complet d'un objet. Trois champs stylistiques sont étroitement connectés : la syntaxe, les figures du discours et le rythme. En syntaxe, la place prépondérante de la coordination et de la juxtaposition expriment la vision du grouillement. Celle-ci est aussi présente dans les figures de l'exubérance. Les figures de l'opposition et la comparaison montrent bien l'importance de la vision duelle du monde. Le rythme est souvent marque par les groupes impairs. Il est souvent heurte, rarement apaise. L'art de Cendrars est essentiellement oral. Les diverses tonalites font voir l'amplitude de la palette. Tout au long de son parcours, Cendrars écrivain est obsédé par une fin ultime : la représentation du mouvement perpétuel.