Thèse soutenue

La toxicité aigue des lixiviats de décharge : Apports respectifs et complémentarité des approches biologique et physico-chimique

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Auteur / Autrice : Bernard Clément
Direction : Gérard Blake
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences biologiques et fondamentales appliquées. Psychologie
Date : Soutenance en 1994
Etablissement(s) : Chambéry

Résumé

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L’évaluation des risques sur les milieux récepteurs inhérents aux rejets d'effluents ne repose en France que sur des analyses physicochimiques. Ce travail se propose de démontrer l'intérêt d'une approche associant caractérisation physico-chimique et détermination de la toxicité potentielle de lixiviats de décharge, effluents complexes et hautement charges. La caractérisation physico-chimique s'appuie d'une part sur l'analyse des principaux paramètres de qualité des eaux (ph, conductivité, dco, ammoniaque, alcalinite, ions, métaux), d'autre part sur l'étude des spectres d'absorption dans l'uv des échantillons et de fractions de ces échantillons obtenues par chromatographie de permeation sur gel. L’évaluation de la toxicité aigue ou subaiguë est effectuée au moyen d'une batterie de tests (immobilisation de daphnies, mortalité de rotifères et d'artémies, inhibition de la bioluminescence bactérienne, inhibition de croissance de microalgues et de lentilles d'eau, inhibition de la photosynthèse et de la respiration de lentilles d'eau). Les différentes approches menées aboutissent à des typologies qui différencient bien lixiviats d'ordures ménagères et lixiviats de déchets industriels. Les principales composantes de la toxicité de ces effluents sont l'ammoniaque et l'alcalinité pour tous les organismes testés à l'exception des bactéries luminescentes plus sensibles aux composés organiques (dco). L’absorption des lixiviats dans l'uv apparait généralement liée a la charge polluante et à la toxicité de ces effluents, mais ne peut dans l'état actuel de nos connaissances se substituer à ces dernières à des fins de contrôle en continu des rejets. L’application de nos résultats à la gestion des rejets de lixiviats de décharge montre que les seuls paramètres physico-chimiques règlementaires ne permettent pas à coup sûr de rejeter dans le milieu des effluents non toxiques. Mais notre approche basée sur des bioessais de toxicité aigue, si elle permet une meilleure évaluation des risques, devrait être complétée par des tests de toxicité chronique et par une évaluation in situ des effets écotoxicologues des rejets.