Lecture de l'imaginaire des oeuvres dernières d'Antonin Artaud
Auteur / Autrice : | Francine Vidieu-Larrère |
Direction : | Jean Burgos |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 1994 |
Etablissement(s) : | Chambéry |
Mots clés
Résumé
Cette thèse a pour objectif d'établir l'autonomie de l'oeuvre dernière d'Antonin Artaud (de 1943 à 1948) par rapport aux écrits antérieurs, d'étudier, en en révélant l'unité, la structure poétique des textes scripturaux et picturaux, de mettre au jour ce vers quoi ils tendent, ainsi que leur manière exemplaire d'adapter le temps à leur réalité. Elle procède pour cela à la lecture de l'imaginaire de l'oeuvre en précisant, en préambule, la particularité de cette dernière, les itinéraires qui s'y dessinent et la méthode d'investigation et d'exploration choisie. La première partie suit l'itinéraire qui dévoile l'opposition entre le ''je'' et le(s) double(s), sous-tendant, de la part de celui qui parle, une recherche d'identité et des efforts pour dénoncer une réalité fallacieuse, ouvrage des doubles et résultat d'une claustration imposée, mais toujours repoussée. Le deuxième itinéraire, objet de la deuxième partie, montre que le corps du ''je'' est menacé d'envahissement par des forces extérieures contre lesquelles plusieurs stratagèmes sont adoptés. Le plus efficace serait d'opérer provisoirement le morcellement du corps afin d'occuper tout l'espace possible et ainsi éloigner l'ennemi. La troisième partie s'articule en fonction du troisième et dernier itinéraire développant les possibilités de reconstruction de l'être à partir du ''mouvement'', nettement valorisé, et des forces rythmiques favorisant l'émergence des forces de rassemblement capables de mener vers l'unité. Cela implique la solitude du ''je'', coupé de toute ascendance (familiale et culturelle), mais non de descendance puisque la création se manifeste également dans la venue des filles ''parthénogénétiques''. L'individuation obtenue, c'est la quête du réel qui est assurée.