Thèse soutenue

Les sciences et l'idée éducative : le moment positiviste : matériaux pour une critique de la raison éducative
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Auteur / Autrice : Alain Kerlan
Direction : André Tosel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 1994
Etablissement(s) : Besançon
Jury : Examinateurs / Examinatrices : André Tosel, Dominique Lecourt, Nanine Charbonnel, Robert Damien, Bruno Péquignot

Résumé

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C'est aux sciences qu'il appartient désormais pleinement d'éduquer : telle est la conviction positiviste en matière d'éducation. Le positivisme a revendiqué l'entière vocation éducative et culturelle des sciences : éducation logique et intellectuelle, mais aussi et fondamentalement éducation morale, éducation sociale et politique, éducation esthétique. Le but de cette thèse est d'abord de comprendre la nature, les fondements et le destin d'une ambition éducative liée aux sciences et aux valeurs de la pensée scientifique. La première partie étudie dans l'œuvre de Durkheim la construction de ce modelé éducatif conforme aux temps modernes. Elle montre comment l'assurance positiviste du sociologue est hantée par le doute et l'incertitude : pourquoi les sciences sont-elles tant de peine à imposer leur modèle ? N'ont-elles pas produit dans la culture et son histoire une rupture insurmontable ? La seconde partie trouve dans l'œuvre de Comte une philosophie systématiquement élaborée pour conjurer cette évolution : une philosophie de la culture nécessaire au temps des sciences, une philosophie de l'éducation préoccupée de la maitrise culturelle d'un développement des sciences dont elle avait pressenti et mesure les forces de rupture. La troisième partie pose, par-delà l'héritage et les impasses du positivisme, la question qui demeure aujourd'hui l'horizon de toute pensée éducative : que faire des sciences dans l'éducation ? Elle invite à une révision critique de l'idée éducative et de son ambition totalisante. Le sens même d'une émancipation par la connaissance est à ce prix.