Images de l'écrivain : théorie et pratiques
Auteur / Autrice : | Daniel Oster |
Direction : | Jean Goulemot |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 1993 |
Etablissement(s) : | Tours |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Plutôt que d'envisager le statut de l'écrivain (voir en particulier P. Bourdieu, A. Viala), en présupposant la méconnaissance qui serait la sienne de ses propres règles de comportement et de son imaginaire, on étudie la construction et l'autoconstruction de l'image de l'écrivain dans l'énoncé, comme effet textuel, mais aussi comme effet gestuel (le poème salut de Mallarmé et le banquet ou il en donne lecture constituant les deux faces d'un même énonce). On a privilégie d'abord la collection Poètes d'aujourd’hui, 1944-1955, les hommages de la NRF. Ces formes narratives sont largement tributaires de modèles fictionnels et de codes de lecture : l'homme et l'œuvre, les ''deux moi'' proustiens, etc. Le mouvement de constitution de la figure va de l'extériorité vers l'intériorité, que les légitimations soient externes (nature, progrès, histoire) ou internes ou performatives (littéralité, textualité, pratique signifiante). On cherche à décrire des énonces sans opposer paratexte et fiction. Les travaux portent sur les chroniqueurs de la seconde moitié du XIXe siècle, Du Camp, Valery, Apollinaire, Leiris, Gide, Blanchot, etc. On s'interroge sur la construction de l'image de soi dans autobiographie et journal intime, en cherchant à repérer l'auteur fictif. A l'intérieur de ce champ figuratif, les signifiants sont essentiellement flottants, y compris à l'intérieur d'un même sujet, et ils n'ont pas de relation nécessaire d'homologie avec des positions dans le champ littéraire. Il s'agit de mettre en évidence la figure comme ''leurre'' et de construire l'espace figuratif dans lequel le sujet s'affecte librement d'énoncés.