Les genres du risible en communication exolingue
Auteur / Autrice : | Gérard Vincent Martin |
Direction : | Jacques Cortès |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Linguistique |
Date : | Soutenance en 1993 |
Etablissement(s) : | Rouen |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les mouvements migratoires en Europe aboutissent à la constitution de communautés linguistiques qui revendiquent une biculturation. Certaines revendications s'effectuent par le biais humoristique avec des sketches de comiques qui font état d'un ''humour de contact''. En France, les textes de Smaïn, Boujenah, Lounès Tazairt, Karim, ceux des Négropolitains et Éric Blanc, entre autres, sont des intermédiaires culturels qui mettent en place une stratégie identitaire : le rire de l'étranger exprime une identité interculturelle en devenir. Notre objectif est ici de savoir comment rit cet étranger (l'humoriste et l'étudiant étranger en classe de français dans notre cas) et de quoi rit-il? Son rire est exolingue dans la mesure ou les divergences entre les répertoires français et arabe par exemple, construisent la signification comique. Les thèmes récurrents comme le balai, la douane, le contrôle d'identité et les conflits de générations s'articulent dans un double mouvement qui fonde le rire sociolinguistique de l'étranger : l'un qui expose l'ambivalence de l'intégration, l'autre qui raille l'attitude de l'autochtone. L'étude des attitudes métalangagières et kinésiques de l'étudiant étranger permet de préciser ces réflexions.