Thèse soutenue

Architecte-urbaniste en Algérie : un fragment de la crise algérienne

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Auteur / Autrice : Jean-Yves Toussaint
Direction : Henri Raymond
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance en 1993
Etablissement(s) : Paris 10

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse prend appui sur une expérience d'architecte-urbaniste coopérant en Algérie a la caisse algérienne d'aménagement du territoire de Tlemcen (Cadat). Le corpus est constitué d'une série "d'histoires" des projets conduits dans le cadre du contrat de coopération. Ces "histoires", rédigées à partir d'un travail de remémoration, sont resituées dans l'organisation, le cadrat et dans le projet social qu'elle avait pour mission de "mettre en espace" à travers sa production de plans d'aménagement urbain. Le travail a progressivement glisse de l'analyse du cheminement de l'acteur - l'architecte - dans une organisation - la Cadat - chargée de produire l'espace urbain, a l'analyse de la Cadat comme organisation et de l'organisation au phénomène bureaucratique dans la société algérienne. Au terme de cette analyse, l'espace urbain planifie, celui de la commande étatique, apparait comme un "placage" et comme un "échec" (du point de vue des fins explicites de la stratégie de développement : le changement des mentalités et la promotion de l'homme) du projet moderniste de la direction politique de l'état algérien. Echec par le biais duquel se pose le problème du rôle de la bureaucratie (au sens ou m. Weber la définit comme administration rationnelle de la société) dans l'émergence des états modernes industriels. L'expérience de l'architecture, de l'urbanisme et de l'aménagement, comme expérience de la domination légale rationnelle à travers l'activité organisatrice du territoire d'une société donnée (l'Algérie) révèle le paradoxe de la modernité : face à cette sorte d'échec, on ne peut guère incriminer, dans l'appréciation du rôle de la bureaucratie, son fonctionnement, mais au contraire l'insuffisance de son fonctionnement. En quelque sorte, en Algérie, plutôt pas assez, que trop de bureaucratie.