Topographie et déformation tridimensionnelle du Rift d'Asal (Djibouti) : de la disparition d'un volcan à la naissance d'un océan
Auteur / Autrice : | Jean-Bernard De Chabalier |
Direction : | Jean-Claude Ruegg |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géophysique interne |
Date : | Soutenance en 1993 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le rift d'Asal à Djibouti (triangle d'Afar) constitue un segment d'accrétion émergé de 10 15 km à la pointe de la ride d'Aden-Tadjoura, en propagation vers l'ouest. L'utilisation d'un modèle numérique de terrain (mnt) du rift, de précision métrique, combiné aux données géologiques et aux datations permet de quantifier les déformations actives tridimensionnelles. La morphologie actuelle résulte de la mise en place après 300 ka du volcan fiéale et de son démantèlement par la tectonique. L'estimation des rejets verticaux apparents sur les failles normales permet de déterminer le déplacement sur les failles depuis 150 à 87 ka, période à partir de laquelle la tectonique domine le volcanisme. La comparaison des décalages holocènes enregistrés par des dépôts lacustres, avec ceux enregistrés par la topographie, permet de déterminer les vitesses de glissement et la séquence d'apparition des failles depuis les épaules vers l'axe. La géométrie des failles, en sablier, typique des segments de ride océanique, semble contrôlée non seulement par les conditions aux limites mais aussi par le poids du volcan. La topographie reconstruite verticalement en annulant les rejets sur les failles normales révèle la forme elliptique des courbes de niveau de fiéale dont le grand axe est approximativement perpendiculaire à l'axe du rift. En supposant un volcan initialement axisymétrique et en négligeant l'élongation parallèlement aux failles on détermine les composantes horizontales de la déformation: l'extension (2500 m), la direction d'extension ( n40). L'estimation du taux d'accrétion (17 à 39 mm/an) comparée avec les déterminations de la cinématique des plaques (17-18 mm/an) semble montrer que toute l'extension entre l'Arabie et l'Afrique est localisée dans le rift d'Asal. La faible subsidence de la topographie comparée à l'extension montre que l'amincissement de la croute est largement compensé par l'extrusion de matériel mantellique de densité proche de la croute