Essayer la folie pour voir : risque et prudence des Moose
Auteur / Autrice : | François-Xavier Damiba |
Direction : | Louis-Vincent Thomas |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 1993 |
Etablissement(s) : | Paris 5 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les moose du Burkina n'ignorent ni le risque, ni la prudence. On reconnait les traces de leur prudence dans leur sagesse orale, essentiellement bâtie sur les proverbes, et dans leur sagesse pratique dont la diplomatie constitue l'une des figures majeures. Quant au risque, ils sont identifiés et s'identifient eux-mêmes comme un peuple audacieux, en raison de leurs conquêtes passées, leur gout du travail et de l'aventure, et à cause des divers maitres du risque de leur société. Mais quand on les interroge sur leur préférence pour l'une ou l'autre réalité, ils n'hésitent pas à se prononcer pour la prudence, opinion que partagent aussi les peuples qui les côtoient. Les raisons de cette préférence s'articulent surtout sur leur conception de l'univers, leur sens de l'autorité et la peur qu'inspirent a tous la pléthore des interdits. Ceci aura pour conséquence de faire du Moose un monde de l'évitement, de la répétition et de la nécessite, même s'il reste un monde gai et optimiste. La pénétration de l'islam, de l'occident et du christianisme est à l'origine d'un nouveau monde ou de nouveaux héros prennent progressivement la place des anciens. Pour le moment, la masse des moose oppose prudence et méfiance à cette rationalité nouvelle. Il n'empêche que la minorité de ceux qui optent d'imiter les nouveaux pères grandit d'année en année, au point qu'on puisse dire que dans un proche avenir, la valeur de risque l'emportera sur celle de prudence. A très long terme cependant, il s'ensuivra une crise culturelle dont l'issue sera vraisemblablement la manifestation d'une nouvelle