L'œuvre aux blancs : Dickinson, Mallarmé : poètes de l'absence
Auteur / Autrice : | Marie Blaise |
Direction : | Pierre Brunel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature comparée |
Date : | Soutenance en 1993 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Résumé
Comparer la simplicité formelle d’Emily Dickinson avec la presque mythique complexité de Stéphane Mallarmé peut sembler artificiel. Cependant les deux œuvres pratiquent une conceptualisation de l'absence à la fois d'un point de vue thématique et méthodologique (choix des figures telle l'ellipse ; perturbations syntaxiques ; distorsion de la temporalité ; valorisation du virtuel). Le langage en son essence est senti comme incomplet et impuissant à rendre ou estimer la totalité du monde. Aussi les deux poètes cherchent-ils un mode qui soit à la fois esthétique nouvelle et nouvelle ontologie. Esthétique et ontologie sont, de fait, inséparables dans ces œuvres. Créer c'est comprendre les modalités et conditions de l'être au monde ; c'est premièrement comprendre les relations du langage au réel. Or le langage est comme un écran toujours tendu entre le monde et soi ; il est à la fois ce qui éternellement séparé et le seul lieu de la représentation. Le mouvement de la création est alors ce mouvement de voilement-dévoilement qui est principe de la relation au monde : l'absence en tant qu'elle est recueillement et fruit de la présence.