L'évolution des pratiques industrielles dans l'Auxerrois, 1750-1914
Auteur / Autrice : | Jean-Charles Guillaume |
Direction : | François Caron |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1992 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Région rurale, l'Auxerrois connait un essor industriel timide, mais réel, stimulé par la proximité du marché parisien. Ses entrepreneurs sont issus surtout de la bourgeoisie populaire. Leurs réseaux de relations sont étroits, leurs successions non préparées et consensuelles. La voie choisie diffère complètement de celle du ''factory system''. La liberté d'entreprendre prend le relais de l'autorité et est jalousement défendue. Les techniques comptables restent très rudimentaires. Traditionnellement limité, l'engagement dans la sphère industrielle demeure faible. Beaucoup se contentent du marché local. Les besoins en capitaux sont très réduits, le crédit limité, l'autofinancement la règle. Le nouveau système technique émerge lentement et avec retard et s'immisce dans les interstices laisses par l'ancien. L'intensification capitalistique est indéniable, mais reste très basse. La diffusion de l'innovation est lente, mais l'esprit inventif n'est pas absent. L'enrichissement de la plupart des entrepreneurs est incontestable, mais leurs ascensions continuent à être graduelles. Les entreprises manquent de continuité. La tentation du désengagement vers la terre et les valeurs boursières est forte. Les pratiques sociales anciennes résistent, mais l'apprentissage décline dès 1835. La proto-industrialisation échoue dans le textile, mais se développe sous une forme originale dans le travail de l'ocre. A la campagne comme à Auxerre, l'équilibre social et l’enracinement semblent forts, en phase avec le modèle politique ''radical''. A partir de 1866-1885, l'équilibre se rompt.