Les docteurs A. Thibault, L. Pasquier, et B. Rieux : trois moments romanesques d'une foi humaniste
Auteur / Autrice : | Marie-Laure Leroy-Bedier |
Direction : | Michel Raymond |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 1993 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Résumé
Des médecins émergent dans le roman moderne, qui évitent la caricature didactique ou comique. Martin du Gard, Duhamel et Camus proposent ainsi des héros dont la suite dessine l'évolution d'une foi humaniste. Prototype intéressant dans sa profession et sa vision du monde, A. Thibault nait d'une fascination de son auteur pour les acteurs et l'objet de la médecine. Il semble se réduire à sa pratique. Mais ce docteur-type n'est pas si éloigné de la ''littérature'' qu'il veut le croire : des épreuves l'humanisent en le découvrant à lui-même. A ce médecin ''positif'', l. Pasquier apporte un éclairage critique. Duhamel peut développer la réflexion, pour avoir explore intimement les sciences de la vie et la thérapeutique. Sa créature incarne les désenchantements successifs, en éprouvant les prestiges de son art : les impostures sont démasquées, mais l'absurde demeure mal reconnu, de sorte que l'humanisme n'est encore approché que de façon négative. Camus s'oriente vers le choix du médecin sans motivation biographique : la valeur symbolique du personnage prévaut ici. La radicalisation s'impose : rieux envisage son métier comme une résistance opposée à la condition mortelle. Immergé dans la misère, il démontre par l'exemple et la rédaction de la chronique, que l'homme mérite confiance : il témoigne pour lui contre dieu.