Le discours amoureux dans le roman français moderne et contemporain : lyrisme et dérision
Auteur / Autrice : | Anne-Marie Paillet |
Direction : | Pierre Cahné |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 1993 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L'écriture de l'amour, révélant à la fois l'usure du lieu commun et son efficacité mythique, oscille toujours entre les deux pôles du lyrisme et de la dérision : de Crébillon fils ou Laclos à Proust et Cohen, l'auteur de Belle du seigneur, en passant par Balzac, Stendhal et l'auteur de madame Bovary, c'est cette tension qui fonde la poétique des plus grandes œuvres. Les cliches du discours amoureux sont les lieux privilégiés d'une écriture polyphonique dont on peut définir les diverses modalités. En effet, dans l'énoncé ironique s'inscrit toujours la possibilité d'une énonciation sérieuse. Loin de s'opposer sous la seule forme d'une contradiction, lyrisme et dérision peuvent coexister sur le mode du paradoxe. Stratégie indirecte, la dérision du lyrisme amoureux n'est que l'envers du sérieux, voire son outil essentiel. Dynamique d'inversion dans la structure romanesque, coexistence ou fusion des contraires, dans la parodie par exemple, le paradoxe, brouillant les catégories logiques, poétiques et rhétoriques, rejoint les principes d'une ontologie où se fondent sacralisation et profanation, ridicule et sublime.