Théorie de la connaissance et connaissance du langage
Auteur / Autrice : | Alain Pierrot |
Direction : | Jacques Bouveresse |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 1993 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Résumé
Cette thèse vise l'examen critique des arguments successivement utilises par Chomsky pour construire une ''théorie scientifique'' de notre connaissance tacite du langage, qu'il conçoit comme une contribution réaliste à la représentation physique du monde. Elle examine d'abord les rapports de sa formalisation des structures syntaxiques avec le logicisme et le behaviorisme. La ''forme logique'' est ensuite rapportée à la fonction propositionnelle de Russell. Son logicisme est lié au rôle central attribué à la référence. Sous l'influence grandissante de Wittgenstein, la formalisation est abandonnée mais également la notion même de ''règle'', jugée incompatible avec le physicalisme. Comme d'autres cognitivismes, sa théorie ''mentaliste'' veut expliquer le langage public par un langage intérieur dont il serait la ''traduction''. S'il est impossible de reconstruire logiquement l'apprentissage du langage de façon solipsiste, ce qu'il désigne comme le ''problème de Platon'', l'analogie constitue une alternative cohérente tout aussi rationaliste, la description pragmatique faisant l'économie de ses principes abstraits. Le modèle ''déductif'' présuppose le phénomène d'acquisition du langage et ne peut pas parvenir à expliquer sa créativité, on ne peut que paraphraser ce que ''dit'' l'enfant.