Thèse soutenue

La forclusion de la violence politique : ouvriers / intellectuels en France et en Italie depuis 1968

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Auteur / Autrice : Isabelle Sommier
Direction : Philippe Braud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance en 1993
Etablissement(s) : Paris 1

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette thèse a pour objet d'analyser, en France et en Italie, le rejet progressif de la violence exercée par la classe ouvrière et en son nom, dans une période pourtant marquée par l'exacerbation des conflits sociaux et la résurgence du mythe révolutionnaire : les années 68. Le choix du terme ''forclusion'' pour désigner ce phénomène endogène aux groupes candidats à la violence reflète le souci, dans la perspective d'Elias, de considérer conjointement les facteurs macro-structurels favorables à la pacification et les conséquences qu'ils exercent sur l'économie psychique. Dans cette optique, deux modalités majeures ont été distinguées pour chacun des groupes envisagés : les ouvriers et les militants d'extrême-gauche. 1) les logiques intégratrices à l'oeuvre dans les mobilisations syndicales, rendues possibles par l'institutionnalisation du conflit, favorisent l'intériorisation des normes et valeurs dominantes ainsi que le contrôle social exercé sur les ouvriers par les représentants syndicaux, par l'intermédiaire, en particulier, des services d'ordre. D'où la régulation de la violence ouvrière et sa ritualisation. 2) les logiques marginalisatrices de l'action révolutionnaire rendent compte du dépérissement progressif de l'espace protestataire qui, à partir de 1968, se caractérisait notamment par la relégitimation de la violence exercée par et au nom de la classe ouvrière.