Concentration et détection des picornavirus dans l'environnement hydrique et risque d'infection pour des nageurs et des plongeurs
Auteur / Autrice : | Daniel Garin |
Direction : | Anne-Monique Gounot |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences |
Date : | Soutenance en 1993 |
Etablissement(s) : | Lyon 1 |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Anne-Monique Gounot |
Mots clés
Résumé
L'homme malade ou porteur sain elimine dans ses matieres fecales des quantites importantes de virus enteriques, evacuees par des eaux usees. Ces virus peuvent contaminer des cultures, des zones de loisirs ou de conchyliculture, polluer des sources d'eau potable. Il existe un risque infectieux lors de la baignade, lors de la consommation d'eau de boisson ou de coquillages. Les milieux hydriques pouvant contenir des quantites de virus extremement faibles, il est necessaire d'utiliser des techniques de concentration et de detection particulierement sensibles. Une methode utilisant des membranes d'ultrafiltration tangentielle en polysulfone d'un poids moleculaire nominal de 10#5, eluees en fin de concentration par une solution d'extrait de buf a 3%, nous a permis de recuperer 96% de poliovirus et 83% d'echovirus a partir de 20 litres d'eau claire artificiellement contaminee. Un appareil permettant d'exploiter cette methode sur le terrain, le concentrateur hydrique autonome d'organismes contaminants (chadoc) a ete developpe (brevet no 92-09. 499). Utilisable dans un bateau pneumatique de type zodiac#, il permet le prelevement et la concentration de 60 litres d'eau par heure, la recuperation des parasites >5 dans un prefiltrat, des bacteries dans un concentrat, des virus dans un eluat d'extrait de buf. L'elution doit etre realisee a un ph de 9. 5. La survie des enterovirus dans l'eluat immediatement neutralise n'est possible qu'a une temperature inferieure a 20c. La detection des enterovirus dans les eaux a ete possible par une technique d'hybridation (dot blot) utilisant deux sondes froides marquees a la digoxigenine. La ribosonde 5 non codante permet la detection de tout les enterovirus, la sonde vp1 est specifique des trois types de poliovirus, leur sensibilite est de 800 fg de rna. Ces differentes techniques ont ete mises en uvre pour apprecier le risque epidemiologique viral lie a la baignade dans les eaux de l'environnement de la region rhone-alpes. Pendant un an, 109 plongeurs et 49 temoins non-plongeurs ont ete suivis, leurs zones d'entrainement surveillees sur le plan virologique. A 9 reprises, des enterovirus ont ete detectes dans les eaux en hybridation moleculaire, ils n'ont pu etre isoles en culture cellulaire que 3 fois. Le risque infectieux viral pendant l'enquete ne s'est pas revele superieur chez les plongeurs. Les taux d'anticorps vis-a-vis des 16 enterovirus les plus frequents dans la region ont ete determines par seroneutralisation. Seuls les pourcentages de seropositifs vis-a-vis des coxsackie b4 et b5 se sont averes significativement plus eleves chez les plongeurs. Pour le virus de l'hepatite a, les taux de seroprotection etaient identiques dans les deux populations (taux: 17%; moyenne d'age: 24,5+/3,2 ans). Une tentative d'immunisation de 195 jeunes adultes contre l'hepatite a avec le vaccin (160 unites) en cours de developpement par la societe pasteur merieux serums & vaccins a permis d'obtenir une seroprotection dans 100% des cas (gmt 95 miu/ml)