La politique étrangère de la République fédérale d'Allemagne au Moyen-Orient de 1973 à 1990 ou Comment tendre vers la maîtrise des contraintes historiques et politiques
Auteur / Autrice : | Sylvie Lemasson |
Direction : | Alfred Grosser |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance en 1993 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Résumé
Afin de répondre à ses responsabilités morales envers Israël et à ses intérêts de nation marchande dominante (la RFA est la première puissance commerciale européenne au Moyen-Orient), la République fédérale cultive sa modération politique et sa neutralité ''obligée''. Apparaître comme une puissance de paix et au service de la paix permet d'asseoir une présence multidimensionnelle. Si la guerre du Kippour mène la RFA à épouser des positions pro-arabes, la coopération politique européenne contribue largement à émanciper la politique allemande en légitimant ses engagements régionaux, sinon son activisme. Seule la conduite d'un rôle actif précis, voue à la stabilisation et à la pondération, permet d'atténuer les effets négatifs et contraignants du ''malaise de dépendance'' auquel la RFA est sujette. Sa diplomatie de ''conciliation'' et sa puissance économique sont les deux atouts principaux dont dispose la RFA pour contenir l'hypothèque israélienne et harmoniser des relations plurielles, mais souvent concurrentielles, tant au plan régional (RFA Israël, Pays arabes Iran) que dans le cadre de l'Alliance atlantique (RFA USA France). Toutefois, l'équilibre auquel aspire la République fédérale doit tenir compte de trois limites fondamentales : le poids du passé ressenti en Israël et, tout particulièrement, en Allemagne pour le processus décisionnel ; la diversification du commerce allemand avec le problème politico-moral des exportations d'armes illicites; enfin, les conséquences de la prudence politique allemande pour l'expression d'une solidarité occidentale au Moyen-Orient.