La pédosphère urbaine : Le sol de Paris, XVIIIème-XXème siècles
Auteur / Autrice : | Sabine Barles |
Direction : | André Guillerme |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Terre, océan, espace |
Date : | Soutenance en 1993 |
Etablissement(s) : | Marne-la-vallée, ENPC |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Louis Bergeron, Bernard Chocat, Roger Franck, Pierre Merlin, Marcel Roncayolo |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Ce travail traite le sous-sol peu profond qui accueille les réseaux, les racines de la végétation, les déchets urbains à travers le cas français parisien en particulier. Dans une première partie on recherche les racines historiques de la perte de connaissance sur le sol urbain en analysant les doctrines scientifiques et techniques qui se succèdent du XVIIème siècle au XXème siècle. On montre comment les médecins ont étudié le rôle du sol dans l'épidémiologie urbaine au XVIIème siècle puis ont progressivement perdu cette sensibilité à partir de la restauration. Les géographes ont permis la reconnaissance de la ville en élaborant les outils cartographiques de représentation du relief qui sont repris par les ingénieurs des ponts et chaussées auxquels est confiée au XIXème siècle la rectification de la ville. On insiste sur les difficultés que rencontrent ces derniers à saisir la nature mécanique du sol. Les transformations de la ville ébauchées sous le premier mémoire entrainent dès la monarchie de juillet une série de dysfonctionnements dans la gestion du sol urbain. Le sol industriel n'est plus considéré pour sa valeur artisanale ou son rôle délétère mais accueille parfois les eaux usées et est ravalé au rang de filtre. Si l'automobilisme permet l'accomplissement de la ville abiotique, on souligne le désintérêt des urbanistes, des hygiénistes, des mécaniciens des sols du premier XXème siècle pour le milieu urbain. Un regain d'intérêt pour le sol urbain se manifeste dans l'entre-deux-guerres, mais dans une nouvelle perspective, celle de l'urbanisme souterrain. Ces deux siècles et demi conduisent au chaos actuel du sous-sol et traduisent non seulement la complexité de l'industrialisation de la pédosphère mais aussi le désintérêt progressif de certaines disciplines scientifiques pour la ville