L'Isolat de la Vallouise : étude des structures démographiques d'une communauté des Alpes briançonnaises, 1540-1851, et essai d'anthropologie physique
Auteur / Autrice : | Michel Prost |
Direction : | Jacques Dupâquier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1993 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Résumé
Pourvue d'une population dès le retrait des glaciers, l'antique châtellenie de la Vallouise possède des atouts incomparables à plus d'un titre : environnement immense, archivistique opulente et variée, extrême stabilité des familles restées sur le site (nous pouvons suivre leurs patronymes sur plus de 800 ans), particularismes culturels (quantité impressionnante de régents d'école et taux d'alphabétisation exceptionnel) et physiques (goitre historique et autres déficiences thyroïdiennes). . . L'étude de cette vallée, menée du XVIe au XIXe siècle, s'appuie principalement sur la démographie historique, mais nous nous sommes engagés dans une monographie transdisciplinaire. La communauté d'habitants, environ 3000 - 3500 personnes, est au centre d'une recherche qui comprend maints aspects connexes des sciences de l'homme : démogénétique, anthroponymie, anthropologie physique, nosologie des pathologies historiques, histoire sociale et activités multiformes de ces montagnards alpins. . . Les généalogies élaborées pour cette thèse débutent au milieu du XVe siècle pour se ramifier jusqu'au XIXe sur près de 16 générations. Corpus de recherches exceptionnellement long, ''Vallouise en Briançonnais'' a fait l'objet d'une mise sur informatique. Sygap est l'une des clés de voûte de ce travail : pluri-modulaire, ce logiciel franco-canadien gère une quantité remarquable de programmes qui ont permis, pour la Vallouise, d'accéder à des analyses extrêmement fines. Fortement apparentes, - l'apparentement moyen général calcule se situe autour de la 6eme génération -, les Vallouisiens se sont renouvelés quasiment sans aucun apport extérieur et s'il fallait ne donner que deux chiffres : le taux d'homochtonie s'approche (et même dépasse à certaines périodes) de 90% ; tandis que, au début du XIXe siècle, plus de 80% des individus naissant sur le site ont un coefficient de consanguinité non-nul.