Le Féminisme, une révolution symbolique ? : étude des luttes symboliques autour de la condition féminine
Auteur / Autrice : | Sandrine Garcia |
Direction : | Pierre Bourdieu |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 1993 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Ce travail tente d'affronter la question d'une revolution symbolique des rapports hommes femmes. Or, si le mouvement feministe s'avere etre le moment critique par excellence, il s'averait necessaire pour le comprendre de cerner comment historiquement s'etait generee une disposition collective a la revolte contre la condition feminine, en meme temps qu'une lutte masculine pour specificite feminine, visant a preserver les privileges qu'offre la division sexuelle. Apres cette histoire structurale du champ, nous avons decrypte le mouvement feministe des annees 1970 en termes de luttes pour la definition meme du feminisme. Cette lutte est au principe du processus d'autonomisation symbolique des luttes feministes qui, a mesure que s'affrontent les differentes positions et prises de position contre la domination masculine et que s'obtiennent les acquis fondamentaux, tendent de plus en plus a s'investir dans une competition visant la distribution et la redistribution des positions et des biens afferents. Cette automatisation a pour effet l'investissement des energies militantes dans des institutions specifiques (ministere des droits de la femme, etudes feministes) qui se chargent soit de penser, soit de gerer la lutte feministe, au detriment d'un mouvement plus collectif. Elle consacre aussi le triomphe des militantes les mieux dotes socialement, et plus particulierement, en capital intellectuel.