Motivations des dirigeants d'entreprises : les moyens de la performance
Auteur / Autrice : | Benoît Pigé |
Direction : | Gérard Charreaux |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de gestion |
Date : | Soutenance en 1993 |
Etablissement(s) : | Dijon |
Mots clés
Résumé
La séparation des fonctions de propriété et de direction, caractéristique des grandes sociétés par actions, a en partie supprimé le premier motif d’incitation à la performance que constituait la possibilité pour le dirigeant de s’enrichir proportionnellement aux efforts qu’il déployait. Après avoir défini et précisé les notions de firme, de dirigeant, et de performance, nous nous sommes attachés à deux aspects particuliers de la motivation des dirigeants : la politique de rémunération et les risque de révocation. L’analyse de la littérature et des tests empiriques indique que le montant global de la rémunération récompense en premier lieu le niveau des responsabilités exercées. L’incitation à l’accroissement de la valeur boursière de la firme est due essentiellement aux modes de rémunération en actions (options ou plans d’actionnariat). En France, les enquêtes réalisées par les cabinets de conseil en rémunération ainsi que par nous-mêmes, révèlent que les modes de rémunération en actions sont fortement liés aux avantages fiscaux consentis, et que l’incitation à la performance relève principalement d’objectifs internes définis par le conseil d administration. En ce qui concerne le risque de révocation, notre étude effectuée à partir de 1600 PDG sur la période 1966-1990 (échantillon de 550 entreprises cotées) confirme les résultats obtenus aux Etats-Unis. On observe que les PDG ayant du quitter leur entreprise avant l’âge normal de la retraite ont réalisé une moins bonne performance que les autres PDG; et que la performance annuelle des entreprises qui conservent leur PDG est supérieure a celle des entreprises qui changent de PDG. Les firmes les moins performantes présentent un taux de renouvellement de leur PDG plus élevé quelle que soit la nature de leur actionnariat. A partir du risque de révocation et d’une mesure du pouvoir des actionnaires, nous avons proposé une approche théorique et empirique de la stratégie d’enracinement des actionnaires.