L'économie militaire impériale à l'épreuve de la VIe coalition
Auteur / Autrice : | Jean-François Brun |
Direction : | Abel Poitrineau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1993 |
Etablissement(s) : | Clermont-Ferrand 2 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
A l'issue de la campagne de Russie, Napoléon 1er entreprend de reconstituer, non sans une part d'improvisation, une nouvelle grande armée afin de continuer la lutte contre la Russie, bientôt épaulée par la Prusse. 2 séries d'actions concrétisent cette volonté. A l'est, les unités impériales disponibles s'appuyant sur les places fortes, mènent, sous les ordres de Murat puis de Beauharnais, une manoeuvre retardatrice du Niémen à l'Elbe, de décembre 1812 à avril 1813. Parallèlement, la France, l'Italie et les territoires allemands dominés par Paris sont, eux, le cadre de levées massives de conscrits et de chevaux, et d'approvisionnements et d'objets de toutes sortes. C'est l'occasion pour nous d'étudier en détail l'organisation interne de l'outil militaire impérial et ses limites. La campagne de printemps, en Saxe, s'achève sur un armistice, la campagne d'automne sur le désastre de Leipzig. En nov. 1813, la Grande armée, très réduite, établit un dispositif défensif le long du Rhin, tandis que le pays épuisé ne peut, au cours des semaines suivantes, lui fournir assez de chevaux ou de matériel pour refaire ses forces. Il apparaît ainsi très nettement que l'empire ne s'appuie pas sur une économie de guerre. En réalité, c'est la puissance militaire, résultant de guerres courtes, qui asseoit la puissance économique et politique de la France sur l'Europe continentale, et non l'inverse. Bref, il y a persistance dans les sphères dirigeantes d'un état d'esprit archaïque : la guerre est conduite grâce à l'utilisation des ''surplus'' économiques alors que, depuis la campagne de Russie, la logistique est devenue d'une extrême complexité, qui préfigure les conflits modernes où le facteur économique joue un rôle primordial