Contribution à l'étude de la ''mise en scène'' du discours : analyse de la variation discursive en situation d'entretien
Auteur / Autrice : | Marie-Anne Mochet |
Direction : | Jean Peytard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage. Didactique, sémiologie |
Date : | Soutenance en 1993 |
Etablissement(s) : | Besançon |
Mots clés
Résumé
''Ce travail s'inscrit dans le champ d'analyse de l'hétérogénéité énonciative. Il décrit les différentes procédures par lesquelles le locuteur met en scène un évènement de parole : le locuteur traite cet évènement comme un acte dans une forme du discours narrativise, il reprend ou reconstruit l'énonciation d'autrui ou la sienne dans une forme du discours direct, il enchâsse et transpose cette énonciation dans une forme du discours indirect. Ces procédures se réalisent dans deux perspectives différentes : le discours rapporte (situations passées) et le discours évoque (situations virtuelles). L'étude des procédures porte sur un corpus construit d'entretiens non directifs, autorisant la comparaison des pratiques discursives entre les différents témoins et entre différentes classes de témoins (Age et sexe). L'entretien, constitue en ''genre discursif'', est propice à l'observation des variations individuelles, illustrées dans la mise en scène d'un dire, tantôt personnel. La citation de style direct, introduite, ou présentée comme discours intérieur, est la procédure la plus fréquente. La constance des marques simulant l'énonciation ainsi que le statut parfois paraphrastique, aléatoire, de la citation libre, manifestent le dynamisme du phénomène énonciatif. La textualité des paroles rapportées et leur valeur autonymique sont ici mises en cause : dans la situation étudiée, le locuteur interprète et modifie ordinairement les paroles d'autrui, ou les siennes, en fonction de son intention argumentative. Locuteurs pluriels, marques d'approximation témoignent, entre autres, en discours direct, de cette recomposition du discours. Dans tous les cas, le recours au discours d'autrui vient étayer, comme élément de preuve ou élément à réfuter, l'argumentation du témoin. La différenciation significative des pratiques entre les groupes d'hommes et de femmes observés montre, chez ces dernières, un souci plus grand de se définir dans l'intertextualité. ''