Thèse soutenue

Le Caire : mise en place d'une ville moderne, 1867-1907 : des intérêts khédiviaux aux sociétés privées

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Auteur / Autrice : Jean-Luc Arnaud
Direction : André Raymond
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres
Date : Soutenance en 1993
Etablissement(s) : Aix-Marseille 1
Partenaire(s) de recherche : Autre partenaire : Université de Provence. Faculté des lettres et sciences humaines (1969-2011)

Résumé

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Entre 1867 et 1907, la ville du Caire est animée par de très fortes mutations. Elle devient la capitale de l'Égypte tandis que sa surface urbanisée et sa population doublent. Cette période est constituée de deux temps. D'abord, le khédive Ismail, fasciné par les récentes transformations de Paris, s'attache à renouveler l'espace urbain cairote. Malgré les fortes réticences des investisseurs privés, ses services parviennent à mettre en place des nouveaux quartiers dont l'étendue dépasse le quart de la vieille ville. Simultanément, le khédive fait réaliser plusieus parcs et jardins et de nombreux édifices publics. Ces bouleversements sont interrompus en 1876 par la banqueroute des finances khédiviales et la mise en place de la Caisse de la dette publique qui s'en suit. A partir de cette date, l'Etat se désengage très fortement des travaux d'édilité. Il limite ses activités à la mise en place d'une législation que ses services, faute de moyens financiers, s'avèrent incapables de faire respecter. Le processus d'urbanisation, alors très ralenti, reprend vers 1890. A partir de cette date, la ville connait une forte croissance qui est brusquement stoppée par une crise des valeurs boursières au début de l'année 1907. Pour ces deux périodes, je me suis attaché à saisir les relations entre l'Etat et les investisseurs privés. Au cours de la première, ce sont les volontés du khédive qui déterminent l'urbanisation: il tente d'instrumentaliser les interventions privées au service de ses ambitions. A partir de 1876, l'ineffectivité de la législation et les effets induits par les restrictions budgétaires imposées par le Service de la dette favorisent le développement des entreprises privées; au tournant du siècle, ce sont elles qui maîtrisent l'urbanisation du Caire.