Pouvoir et légitimité dans l'Espagne musulmane à l'époque des Taifas, Ve/XIe siècle
Auteur / Autrice : | François Clément |
Direction : | Alain Ducellier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1992 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Mots clés
Résumé
L'ecroulement du califat umayyade d'espagne au debut du 5e 11e siecle et la proliferation a sa place d'une trentaine de taifas independantes, puis la disparition progressive de ces dernieres du fait de l'expansionnisme sevillan, de la reconquete chretienne, et finalement de la conquete almoravide, tout ceci pose avec acuite la question du pouvoir et de sa legitimite dans l'islam medieval. Car, contrairement aux apparences, le phenomene des taifas ne signigie pas la dislocation des structures etatiques, ni meme l'emergence d'un systeme politique inedit : il exprime, en realite, la localisation de l'etat, son repli sur des unites territoriales de base qui perpetuent en miniature le modele sultanien institue naguere par les regents amirides. C'est pourquoi les rois de taifas, qui disposaient souvent d'elements de legitimite suffisant a une simple souverainete locale, ont pu assumer le pouvoir sans rencontrer d'opposition categorique de la part des diverses composantes de la population - ce que confirme, au demeurant, la remarquable stabilite politique de l'epoque. Si bien que l'echec des taifas tient moins a un rejet de principe qu'a des causes conjoncturelles : face a la derive croissante de certains princes en matiere de justice fiscale et de defense de l'islam, les almoravides appeles en renfort incarnerent a point nomme la possibilite d'un retour a des comportements juges plus orthodoxes.