Une autobiographie simplement compliquée : ouvertures sur une ecthétique de la limite chez Thomas Bernhard
Auteur / Autrice : | Christine Lecerf |
Direction : | Gilbert Ravy |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études germaniques |
Date : | Soutenance en 1992 |
Etablissement(s) : | Rouen |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Lire ou analyser l'œuvre de Thomas Bernhard est une expérience qui se déroule sur le mode d'une déconcertation active, propre aux formes contemporaines de la connaissance. Cette thèse suit une progression en trois étapes: 1) elle montre que vouloir réaliser l'interview, écrire la biographie ou recomposer l'unité de l'œuvre de Thomas Bernhard, c'est se heurter à des portes closes. 2) elle découvre un passage, situé au cœur des échanges entre la vie et l'œuvre, l'autobiographie, cinq volumes qui dévoilent vingt années d'une vie. 3) elle dégage finalement la modernité d'une œuvre qui l'oriente vers l'exploration du genre autobiographique, où elle découvre une crise et voit en même temps se dessiner une forme et un lieu d'innovation: le récit d'enfance et la littérature autrichienne contemporaine. Un tel parcours alerte la pensée du critique. L'œuvre de Thomas Bernhard s'oppose à l'exercice d'une pensée qui sépare, clôt, totalise. Elle met en question un ordre esthétique. Toutefois, ce geste est inséparable d'une insubordination du corps et de l'esprit qui se traduit dans le domaine social, politique et moral. La marge étroite qui permet à ce geste négateur de devenir un geste de création met à jour le rôle fondamental de l'idée de limite dans l'esthétique de Bernhard.