Thèse soutenue

L'argument ontologique chez Saint Anselme et chez Hegel

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Auteur / Autrice : Louis Girard
Direction : Jacques d' Hondt
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres
Date : Soutenance en 1992
Etablissement(s) : Poitiers

Résumé

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Dans l'histoire de l’argument ontologique, Descartes occupe une place essentielle; il a fait de cette ''preuve'' un moyen d'isoler dieu de l'homme par l’autonomie au monde humain, et préparant paradoxalement le refus kantien, lequel s'autorise d'un critère de l'existence dont le sujet humain connaissant serait le dépositaire. Mais il y a la une rupture radicale avec Anselme; chez celui-ci, l'argument dit au contraire l'unité de dieu et de l'homme. Il y a complémentarité entre monologion et proslogion, le premier ouvrage acheminant à l'attitude d'adoration dont le second dégage la structure ontologique : puisque l'homme adore, dieu existe. Cette intuition est au centre de l'œuvre d’Anselme. Cette unité de dieu et de l'homme est retrouvée par Hegel, qui voit dans l'argument ontologique, d'une part la condition fondamentale de l'existence d'une science métaphysique, d’autre part l'expression même du christianisme. Car le christianisme est la religion du dieu qui se révèle, c'est-à-dire qui se dit adéquatement, donc de l'absolu se posant lui-même par lui-même. La logique hégélienne montre l'autoconstitution de l'idée du dieu étant, et s'achève, au-delà du logique, dans le libre ''jugement'' créateur de la liberté infinie. L’encyclopédie dit la remontée vers lui-même de l'esprit aliéné; l'argument ontologique hégélien s'accomplit dans les syllogismes de la religion révélée, dont les syllogismes de la philosophie sont la traduction conceptuelle, l'hégélianisme se donnant comme la philosophie chrétienne