Fiat Lux : une philosophie du sublime
Auteur / Autrice : | Baldine Saint Girons |
Direction : | Pierre Kaufmann |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 1992 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Avec le sublime surgit une certaine forme de réalité qui nous met en cause en nous éblouissant. Tenter une philosophie du sublime, c'est prétendre construire la définition d'un objet évanescent et rebelle à tout canon, en ressaisir les effets sur un témoin mortifié et rechercher l'enjeu qui lui est alors révélé. Seule, une théorie du risque nous a semblé pouvoir rendre compte à la fois des différentes formes de l'incertitude du sujet, suspendu entre le ravissement et l'angoisse des liens défaits. Le sublime outrepasse la forme, exhibe l'envers caché, brouille les repères et efface les traces de l'art. Aussi bien l'égarement du grand, la commotion du laid et le vertige de l'obscur tendent-ils à supprimer le beau, dont la simplicité a pour vocation d'assurer le retour en effaçant le soupçon du piège. Or, l'expérience de la déstabilisation du monde trouve son corrélat dans celle de la suspension du moi. L'enthousiasme antique emporte l'adhésion de tout l'être, l'étonnement burkien ébranle le sujet dans son intimité et le respect entraîne chez Kant hiérarchie et clivages. Si des effets l'on remonte maintenant aux causes, la confrontation au pouvoir, les souffrances de la passion et la volonté de vertu témoignent des efforts tentés par le sujet incarné pour accoucher d'un sublime, qu'il ne saurait revendiquer comme principe de création et d'action, parce qu'anonyme et transpersonnel.