Thèse soutenue

Rôle de la cathepsine G dans l'interaction polynucléaire neutrophiles-plaquettes : influence des antiproteases

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Auteur / Autrice : Pablo Ferrer-Lopez
Direction : Michel Chignard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Médecine
Date : Soutenance en 1992
Etablissement(s) : Paris 5

Résumé

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L'objet de ce travail était d' étudier le rôle de la cathepsine G lors de l'interaction entre les polynucléaires neutrophiles et les plaquettes chez l'homme. Les résultats obtenus sont décrits dans ce mémoire en trois parties. Le premier chapitre est consacré à l'étude de l'interaction entre ces deux cellules. Nous avons montré qu'il existe une interaction entre les polynucléaires neutrophiles et les plaquettes humaines, qu'elle s'effectue à travers la dégranulation des neutrophiles et que cette interaction est secondaire à la libération d'une protéase et non à travers l'activation d'autres médiateurs inflammatoires. Nous avons montré que de la cathepsine G est présente dans les surnageants des neutrophiles activés, et qu'il existe une corrélation entre les concentrations de cette protéase dans les surnageants et l'activation plaquettaire induite par ces mêmes surnageants. La cathepsine G purifiée à partir des neutrophiles humains est capable d'activer les plaquettes humaines (agrégation et libération de sérotonine) entre 50 et 200 nM. Finalement, nous avons testé l'activité et la spécificité de certaines antiprotéases vis-à-vis de la cathepsine G. Ainsi, le Z-Gly-Leu-Phe-CH2 C1, inhibiteur décrit comme spécifique de la cathepsine G, et l'alpha-1-antitrypsine et l'alpha-1-antichymotrypsine, les antiprotéases les plus importantes chez l'homme, inhibent totalement l'activité de la cathepsine G vis-à-vis des plaquettes. Dans le deuxième chapitres est décrite la capacité de l'égline C à inhiber l'activité plaquettaire induite par la cathepsine G. En effet, l'égline C inhibe complètement l'activité de la cathepsine G sur les plaquettes aussi bien dans le modèle des plaquettes isolées ‘entre 0,2 et 2 ug/ml), que dans le modèle de coopération neutrophiles-plaquettes (entre 0,8 et 20 ug/ml). De même, une inhibition similaire a été montré dans le modèle enzymatique (entre 0,2 et 2 ug/ml). Nous avons aussi montré que la cathepsine G était capable d'activer dans les plaquettes la production des métabolites de l'acide arachidonique. Finalement , nous avons montré que l'élastase, protéase stockée dans les mêmes granules des neutrophiles que la cathepsine G, était incapable d'activer les plaquettes par elle même. Enfin, la troisième partie du mémoire a été consacrée à l'étude de l'influence d'un glycosaminoglycane polysulfaté, l'héparine, présent dans l'organisme et utilisé fréquemment en clinique, sur l'inhibition de la cathepsine G. Une fraction de ce glycosaminoglycane, le CY 216, a été aussi étudié. Les deux types d'héparine sont capables d'inhiber l'activité de la cathepsine G (enzymatique et biologique vis-à-vis des plaquettes) à des concentrations similaires pour les deux modèles (entre 10 et 100 mU/ml pour l'héparine, et entre 10 et 50 mU/ml pour le CY 216). Cette inhibition est reversé par le sylphate de protamine dans le cas de l'héparine , ce qui montre une union électrostatique entre elle et la cathepsine G. Dans le système de coopération l'héparine inhibe l'activation plaquettaire (entre 30 et 300 mu/ml) sans bloquer la dégranulation des neutrophiles. Ces résultats ont été confirmés par une étude de microscopie. Deux phénomènes intéressants ont été observés dans notre travail : le premier est le décalage des concentrations d'antiprotéases nécessaires pour inhiber la cathepsine G dans le modèle de coopération cellulaire et le modèle des plaquettes isolées ; le deuxième est que nous n'arrivons jamais à inhiber l'activation enzymatique de la cathepsine G au delà de 60% pour l'héparine et au delà de 30% pour CY 216. Ces deux phénomènes sont discutés dans ce mémoire. Ces résultats pourraient avoir une importance physiopathologique et thérapeutique dans certains domaines.