La pensée de Nietzsche sur le mal dans ''Par-delà bien et mal''
Auteur / Autrice : | Pierre Héber-Suffrin |
Direction : | Janine Chanteur |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 1992 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Résumé
Notre travail a consisté à dégager l'ordre rationnel sous-jacent au pêle-mêle dans lequel nous sont livrés les aphorismes de Par-delà bien et mal. Ceci nous a permis de vérifier que le propos exact de Nietzsche, dans ce livre et au-delà dans toute son œuvre, déborde très largement, dans une métaphysique (à propos du mal-misère), et dans une sagesse (à propos du mal-malheur), la morale (à propos du mal-faute) à laquelle, on veut à tort trop souvent le limiter. Ceci nous a donc permis de saisir sa philosophie d'''esprit libre'' comme d'abord rejet de la conception traditionnelle d'une humanité malheureuse parce que misérable et méchante, et qui ne peut être heureuse qu'en s'humiliant devant dieu et en lui obéissant. Et ceci nous a permis de saisir sa philosophie comme réciproquement tentative pour élaborer une conception selon laquelle les hommes par-delà de tels biens et de tels maux, moraux, existentiels et métaphysiques - ne seront, selon les termes de l'aphorisme 295 qui sert de conclusion au livre, ni plus ni moins malheureux, mais ''plus forts'', ni plus ni moins obéissants, mais ''plus méchants'', ni plus ni moins près de dieu, mais moins misérables, ''plus profonds''.