Diderot philosophe : Lumières, nature, raison
Auteur / Autrice : | Éliane Martin-Haag |
Direction : | Claire Salomon-Bayet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 1992 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Diderot théorise la notion de style philosophique. Penser revient toujours à imaginer, et le procès de la métaphysique dogmatique s'identifie a une critique de la raison discursive ou de l'imaginaire analytique, auxquels il faut substituer une nouvelle dialectique, qui s'inspire des traditions sceptique, néoplatonicienne et aristotélicienne. L'œuvre de maturité élabore un atomisme qui abolit la distinction de la nature et de la matière, en s'appuyant sur le postulat de la continuité qui a été soutenu par les philosophes de Cambridge, tels que Cudworth : Bayle et Voltaire confirment que l'atomisme athée a sa source dans la pensée néoplatonicienne de l'ordre. Cette pensée réapparait dans les savoirs vitalistes du XVIIIe siècle. Maupertuis et les tenants de l'école de Montpellier conservent le concept de nature plastique, au double sens de pensée inconsciente et de raison séminale. Diderot retravaille ce concept afin de penser un ordre sans finalité, et de rationaliser l'hylozoïsme. Enfin, le matérialisme se présente comme une métaphysique non dogmatique parce qu'une induction rationnelle se reconnait à la capacité d'être critiquée ou réfutée. Diderot identifie l'historicité et la rationalité des hypothèses : le matérialisme rend compte des progrès de la philosophie expérimentale, de l'histoire de la raison morale et de l'histoire de l'art.