Ecce Homo : (l'autobiographie spirituelle de Friedrich Nietzsche) : tragédie, parodie et sacrifice dionysiaque
Auteur / Autrice : | Maria Cristina Franco Ferraz |
Direction : | Sarah Kofman |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 1992 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Résumé
Dans Ecce Homo. , Nietzsche exprime son exaspération face aux malentendus qui entouraient son œuvre, l'isolant de plus en plus. Procédant à une relecture de ses livres, il sacralise Ainsi parlait Zarathoustra, attribuant à cet ouvrage un rôle fondamental dans l'''autorelèvement'' (''selbstaufhebung'') de la morale, dans le dépassement du ''tragique'' des morales et des religions par le tragique dionysiaque, qui suppose et inclut la parodie. Nietzsche établit sa propre généalogie, s'affirmant à la fois comme ''décadent'' et comme un ''nouveau commencement'', et considère cette double appartenance typologique, la condition de possibilité de la réalisation de sa ''tâche''. Se présentant avec le masque du christ couronne d'épines (''ecce homo'') et signant son texte d'une signature double qui désigne un combat (''Dionysos contre le Crucifié''), il écrit le dernier acte de la tragédie, celui par lequel le dionysiaque l'emporte sur la mimique du sérieux judéo-chrétien, et met en marche un processus qui l'amènera à la folie et à la mort. Texte-épitaphe dans lequel il chante son ''ecce'' et défie les Erinyes, Ecce homo annonce et produit les derniers bonds du bouffon des Dieux. Nietzsche fait monter sur scène un rite sacrificiel par lequel il prendra congé de nous, du monde et de lui-même, énonçant son ''bis'' affirmatif à la comédie de l'existence, et à ce ''Dieu inconnu'' auquel il offre un spectacle inouï, pour le divertir de la monotonie de l'éternité.