Thèse soutenue

Lèpre, lépreux et léproseries dans la province ecclésiastique de Sens jusqu'au milieu du XIVe siècle

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Auteur / Autrice : François-Olivier Touati
Direction : Pierre Toubert
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 1991
Etablissement(s) : Paris 1

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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S'appuyant sur l'ensemble des sources disponibles, ce travail tente de mesurer l'impact multiforme de la lèpre, depuis ses premières traces au 4e siècle jusqu'à l'arrivée de la peste noire, sur les différents systèmes de société qui se sont succédés dans l'espace d'entre Loire et Marne (les huits diocèses de Troyes, Sens, Meaux, Paris, Chartres, Orléans, Auxerre, Nevers). En fonction de l'environnement culturel, démographique, politique, économique mais aussi biologique, la variabilité reconnue des attitudes envers les malades remet en cause la vision traditionnelle d'une exclusion sociale systématique ou d'une marginalisation uniforme. Les écrits médicaux attestent le niveau de diagnostic de la maladie mais ils sont loin d'en formuler d'emblée l'étiologie en termes de contagion. À partir de la fin du IIe siècle, la valorisation des malades et la pratique d'assistance, inspirée du message chrétien, s'associent aux aspirations religieuses nouvelles et à l'expansion économique: ce contexte situe l'apparition des léproseries dont les origines et les implantations sont inventoriées. Leur fonctionnement matériel et spirituel, l'évolution de leurs recrutements montrent la progressive mutation de leurs objectifs et celle du regard envers les malades. Plus prononcé à partir de la fin du 13e siècle, le changement d'attitude culmine dans la conjoncture difficile des années 1320. Il accompagne la perte d'autonomie des léproseries, le détournement de leurs biens en même temps qu'un rejet toujours plus affirme de leurs hôtes. Le discours médical, parmi d'autres, vient désormais justifier ce processus.