L'Antiquité et le christianisme dans la pensée de Jean-Jacques Rousseau
Auteur / Autrice : | Yves Touchefeu |
Direction : | Pierre Vidal-Naquet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 1992 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Jean-jacques rousseau defendit passionnement les valeurs de la communaute republicaine. Il fut lui-meme citoyen de la petite republique de geneve : conforte par cette identite specifique, il recueillit avec ferveur l'enseignement des hommes illustres de plutarque et les lecons de l'antiquite republicaine. Parallement, en soulignant de facon eclatante son irreductible singularite, il donna une intensite exceptionnelle aux valeurs du moi et a la figure nouvelle de l'individu. Cette exigence de radicale auto-determination se trouvait liee, dans sa conscience, a une conviction religieuse, qui n'etait pas sans rapport avec ce christianisme reforme qui prevalait a geneve. Mais rousseau, qui accueillait ainsi la double tradition de l'antiquite republicaine et du christianisme protestant ne crut pas possible de faire converger ces deux ideaux. Nous le voyons reconnaitre, au fil de ses ecrits, une configuration bipolaire, qui finit par se durcir en une radicale antinomie. En opposant avec une douloureuse obstination les valeurs de l'homme et celles du citoyen, jean-jacques creusait, au plus profond de lui-meme, une tragique dechirure. Mais il posait aussi des question essentielles, qui prennent tout leur relief quand on les situe dans l'univers intellectuel des lumieres : comment penser le lien entre l'individu et la communaute ? comment definir le politique, dans son rapport avec l'economique, le social, le religieux ? comment choisir entre le patriotisme et le cosmopolitisme, entre la paix et la liberte, entre le calme de la meditation contemplative et l'urgence de l'action ? ces questions n'ont pas fini de nous concerner.