Violence et societe chez spinoza
Auteur / Autrice : | THERESE BELLE WANGUE SAM |
Direction : | Jean-Marc Gabaude |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 1991 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Mots clés
Résumé
Le naturalisme rationaliste de spinoza fonde ontologiquement la violence et la relativise anthropologiquement. Ce paradoxe apparent se joue en marge de toute articulation au nominalisme de la transcendance imaginaire, de la singularisation superstitieuse, elitiste et isolante, et de l'individualisation du droit. Lorsqu'elle est exploitee dans une perspective theologico-politique, la violence pousse la reciprocite affective passive jusqu'au delire, au sein meme de la positivite absolue de la substance. L'originalite et l'actualite de spinoza se mesurent a la rigueur de son combat contre le formalisme deductif des differentes expressions de la violence en tant que ''sottise'' politique. Cette inertie politique est de nature diverse : l'inegalite sociale generale, la regulation dogmatique de la pensee et de l'expression par l'etat, la pratique du secret pour raison d'etat, la capitalisation sans effort par la corruption, l'immobilisme des pouvoirs collectifs. Quant a la critique implicite ce la dette entre les etats, elle ne semble pas sans lien avec le constat de l'arnarche internationale. Outre l'action proprement politique, le depassement de la violence s'opere selon deux systemes de liberation : la democratisation progressive par l'education et la promotion, certes rare, de la communaute rationnelle des hommes libres, justice vraie ou vie philosophique veritable. Toutefois, pour le bonheur du plus grand nombre de citoyens possible, la strategie de la gestion des affects tristes ne saurait ne pas integrer la violence a la rationalite politique.