Du tatouage au sujet tatoué : représentations et conduites sociales aujourd'hui
Auteur / Autrice : | Michel Marsouin |
Direction : | Jean Maisonneuve |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance en 1991 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L'augmentation constante de la clientèle - féminine notamment - des tatoueurs professionnels, de même que l'extrême diversité des catégories socio-professionnelles des sujets récemment tatoues traduisent un courant de mode présent. Cependant, le tatouage demeure largement considéré par les personnes non tatouées comme un acte vulgaire suscitant incompréhension et évitement, surtout si c'est un homme plutôt qu'une femme qui le porte. Par ailleurs, il est souvent assimilé dans les recherches psychopathologiques à une conduite déviante, à la fois transgressive et régressive, attestant souvent de traits psychopathiques ou sociopathiques de personnalité. Il reste que l'image du tatouage la plus répandue actuellement reflète, pour une bonne part mais pas totalement, les rares études précédentes en sciences humaines faisant état de connotations de dévalorisation et de stigmatisation associées à l'homme tatoue. Or, certains courants novateurs et déjà répandus créditent le tatouage féminin de capacités décoratives et mensuelles pour peu qu'il réponde à des critères d'esthétique et de discrétion. En cela, le stéréotype préexistant relatif à la ''femme tatouée = prostituée'' semble désavoué, traduisant une appropriation récente par une minorité de femmes de ce marquage, jusqu'à présent surtout masculin et dépourvu de toute désirabilité sociale. Parmi les personnes tatouées, les motivations invoquées diffèrent selon que ce sont des hommes ou des femmes et selon que leur tatouage est de réalisation ''professionnelle'' ou ''amateur''. Malgré des raisons d'ordre affectif ou décoratif, la quête et l'affirmation de l'identité individuelle et ou groupale sont massives.