Thèse soutenue

Le mythe littéraire des Parques

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Auteur / Autrice : Sylvie Ballestra-Puech
Direction : Jean-Pierre Brunel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature comparée
Date : Soutenance en 1991
Etablissement(s) : Paris 4

Résumé

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L'étude des figures féminines du destin dans la littérature et dans l'art européens, de l'antiquité à l'époque contemporaine, montre l'existence d'un mythe littéraire dont les moires grecques, les parques latines, les normes scandinaves, les fées romanes et les urses roumaines sont autant d'avatars. Il s'élabore autour de la triade des fileuses qui président à la naissance et à la mort, aussi bien à l'échelle de l'individu qu'à celle de l'univers. Le devenir littéraire et artistique de ce mythe fait l'objet d'une approche thématique. L'image de la fileuse connait de nombreuses variations qui révèlent de notables changements dans la conception de la vie humaine et des forces qui en déterminent le cours. Les parques et leurs homologues ont aussi une fonction dramatique décisive dans plusieurs récits mythiques, tels que la légende de Méléagre et le conte de la Belle au bois dormant. Elles sont également maitresses du devenir cosmique, comme le montre le rôle qui leur est assigné dans le mythe d'er, expose à la fin de la République de Platon. Ce texte a donné lieu à de multiples commentaires et réécritures, notamment à la renaissance. On retrouve cette dimension cosmique dans la mythologie scandinave: les normes veillent sur yggdrasill, l'arbre qui soutient l'univers. Enfin le mythe des parques se caractérise par une dualité essentielle, présenté dès la théogonie d'Hésiode, et qu'accentue la rencontre du mythe païen avec le christianisme. Les parques sont alors tantôt angéliques tantôt diaboliques. Pour la conscience moderne cette dualité s'intériorise comme en témoigne la jeune parque de Valéry.