Le principe dialogique dans l'oeuvre theatrale de heiner muller
Auteur / Autrice : | Christian Klein |
Direction : | Jean-Marie Valentin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études germaniques |
Date : | Soutenance en 1991 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Résumé
La notion de ''dialogisme'' est empruntee aux travaux de bakhtine. Par ''dialogisme'', bakhtine designe cette ''espece partic uliere de relation semantiques'' qui associe deux ou plusieurs enonces''. Il distingue le monologisme qui ''nie l'existence en dehors de soi d'une autre conscience, ayant memes droits et pouvant repondre sur un pied d'egalite''. L'auteur (individuel ou collectif) d'un enonce monologique detient une verite. Son discours est assertif et univocal. A l'inverse, l'ecriture dialogique multiplie et juxtapose des regards differents sur la realite, elle est polyphonique. L'ecriture mullerienne releve de cette seconde demarche, dont il s'agit d'etudier la mise en oeuvre, la diversite formel le et la productivite. Il apparait que muller travaille tres tot, des 1957, dans une perspective dialogique ou intertextuelle. Il part d'un texte de reference, ou hypotexte, et entreprend de le reecrire et de le modifier. Il introduit alors un ''dialogue'' avec ce recit premier, avec les metaphores, les presupposes, les intentions et la reception de ce texte. L'enjeu personnel et litteraire de ce ''dialogue'' varie selon les textes. L'etude porte sur six pieces : ''le briseur de salaire'' (1957), ''germania'' (1970), ''ciment'' (1972), ''hamlet-machine'' (197 7), ''la mission'' (1979), ''quartett'' (1981). Derriere la discontinuite des formes dramaturgiques, nous avons cherche une constante, dont la dynamique assurerait et l a specificite de l'oeuvre et sa richesse poetique. Nous avons tente de degager plutot ce contre quoi muller ecrit et ce qui impulse son desir d'ecrire. Le monde interieur de muller n'est pas celui d'une subjectivite lyrique.