Le meurtre à Londres à l'époque victorienne : structures sociales et comportements criminels, 1857-1900
Auteur / Autrice : | Philippe Chassaigne |
Direction : | François Crouzet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études anglophones |
Date : | Soutenance en 1991 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le seconde moitié du XIXe siècle voit, en Angleterre comme à Londres, qui est à ce point de vue une des capitales les plus sures d’Europe, une décrue sensible des actes de violence, en particulier dans son aspect le plus visible, l'homicide. Il apparait alors que les inculpés, loin de relever des éléments marginaux de la société, ou des classes laborieuses et donc dangereuses, sont principalement issus des couches inférieures des classes moyennes, caractérisées par une intégration réelle dans l'environnement social. A ceci correspond l'aspect essentiellement domestique des actes perpétrés, qui opposent des personnes appartenant au même foyer, ou qui se connaissent plus ou moins. Les actes prémédités, et en particulier les crimes crapuleux, qui pourraient traduire une contestation sociale avivée par la crise de la fin du siècle, sont nettement moins nombreux que les actes spontanés. Nous assistons au repli de la violence sur le cercle familial, ce qui n'était pas le cas au cours des siècles précédents. L'attitude de la justice évolue également : elle punit plus sévèrement les meurtres accompagnes d'atteintes à la propriété, ou à la hiérarchie sociale, qui remettent en cause les valeurs victoriennes; elle s'attache aussi à réprimer ceux que commettent les membres des classes inferieures, qui par-là échappent au mouvement d'ensemble de policement des mœurs, même si une violence endémique et diffuse se manifeste dans de larges secteurs de la société.