La blessure intérieure. Approche théorique
Auteur / Autrice : | Pascal Ide |
Direction : | Janine Chanteur |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 1991 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Ce travail tente une approche spéculative de la notion de blessure intérieure (sa nature, sa profondeur, ses causes, ses différentes espèces). Même si elle se révèle le plus souvent par la souffrance, la blessure est formellement une privation, un manque affectant une puissance humaine dans son déploiement actuel. La tripartition statique en acte vertueux, fautif et blessé doit dynamiquement s'articuler: l'actus humanus (volontaire) soit bon soit peccamineux est presque toujours surdéterminé par un actus hominis (subi) blessé. La blessure vient de causes extérieures ou intérieures, à type de conflit endopsychiques; mais sa condition de possibilité radicale est une autre blessure, ontologique cette fois, le péché originel. Divisé de dieu, l'homme se divise en lui-même de sorte que l'esprit ne maitrise plus ses dynamiques sensibles. Aussi sur la blessure entitative de la perte de la justice originelle et de l'orientation de tout l'homme vers sa fin béatifiante, se greffent deux par deux, quatre blessures opératives fondamentales, affectant les quatre facultés de l'homme rendu vulnérable. Deux, par excès, intéressent la sensibilité: la blessure de l'irascible qu'est la violence et celle du concupiscible (surtout la sexualité) qu'est l’anarchie des pulsions partielles. Les deux autres, par défaut, touchent l'esprit: la blessure de la volonté qu'est la faiblesse; la blessure de l'intelligence qu'est l'ignorance. La perspective adoptée est thomasienne et ouverte aux acquis des sciences humaines (Baruk, Girard, Frankl, Freud, Karli, Lacan, Lorenz, Odier. . . )